J2 Les raideurs partent du collège Saint Louis à la Roche sur Yon. Ils ont remplacé les élèves et ont studieusement écouté les consignes du directeur de course sans faire de bataille de mie de pain au repas. Après avoir reposé leurs corps meurtris dans la salle de sport usées par les baskets des collégiens et lycéens, ils partent à l’heure où les fêtards commencent à rentrer. Les habitués de la boite de nuit sont bien étonnés de les croiser aux Oudairies.
Mais leur réalité c’est 5h de nuit. Un effort d’orientation déjà compliqué de le faire de jour alors de nuit…
Les raideurs s’enfoncent seuls dans la nuit. La lueur de leur frontale guide leur pas mais c’est bien un effort solitaire qui les attend. Parfois à la faveur de ralentissement, des pelotons se forment, silencieux, presque résignés. Tous n’attendent qu’une seule chose, le lever du jour. Les jambes encore fraiches de la veille ont laissé la place à des baguettes de la veille. Un mélange de gonflé, un peu sec ou trop mou.
Heureusement pour eux des oasis de chaleur humaine les attendent. Les PC des bénévoles qui ont tous envie de leur redonner de l’envie. Un peu de musique, une sonnerie de chasse à courre… Pourtant chez les bénévoles, quelques instants avant l’arrivée de ces chevaliers à vélo, la pénombre les entoure et les ténèbres les envahissent. Eux aussi sont seuls dans cette nuit d’efforts. Le sommeil les prends, les réveils sont durs. Mais dès qu’une lueur se présente dans le lointain, une agitation fébrile les saisit. « Ils arrivent ! Ca vient ! » Et oui car les vikings de l’azimut ont choisi en cette nuit de tendres souffrances de faire une croix sur les premières CO. Leur réflexion est tout à fait légitime. Les CO qui viennent en matinée sont bien valorisées et surtout elles seront faites avec le soleil.
Alors le téléphone sonne, tirant les chefs de PC de leur repos. « Ca shunte ! » Et les bénévoles prennent place dans les oasis de lumière et de musique. En fin de nuit une brume fantasmagorique recouvre les champs autour de Sainte Florence et Vendrennes. Et comme pour marquer le lever de l’astre solaire, le PC de Vendrennes se dresse, fier comme un clocher d’église, réclamant à cors et à cris le titre de meilleur PC. La musique de la danse de la brioche retentit. Le brancard porte fièrement la gourmandise briochée et les serveuses s’agitent autour du cœur de canard grillé. Ce stop de 20’ vient à point et les pas de danse s’enchainent chez les bénévoles comme chez les raideurs qui retrouvent les jambes qu’ils avaient égaré. Les fumigènes sont allumés et donnent un gout particulier à ce café matinal. Finalement bénévoles, raideurs, tous ont les mêmes craintes du noir et les mêmes envies de fête.
Les sourires renaissent sur les visages et chacun attaque la dernière ligne droite avec une envie retrouvée. Celle de prendre du plaisir. Celle d’aller devancer des copains. Celle d’aller chercher la victoire.